Digital Grenoble, la structure labellisée "Métropole French Tech" en 2014, va devenir une Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) dans quelques semaines. Un statut judicieux permettant d’œuvrer au mieux pour les entreprises numériques, les emplois et le développement du territoire.
Une étude de France Digital montre que 60% des emplois récemment créés le sont en France dans des entreprises 100% numériques. Le numérique est donc un enjeu pour notre économie et nos emplois. Ainsi, le Ministère de l’Économie a voulu soutenir ce secteur et a lancé une politique publique, la French Tech, qui vise à accélérer le développement des entreprises du numérique à travers la labellisation de villes.
Grenoble, qui fut une des dix villes au monde à voir naître l’informatique dans les années 50, bénéficie d’un écosystème favorable : la présence de nombreux éditeurs de logiciels, d’acteurs majeurs reconnus dans les technologies informatiques, de startups, d’établissements de formation et de recherche publique (et aussi d’un cadre de vie très agréable qui attire !). Grenoble a ainsi lancé en 2011 un vaste rassemblement d’acteurs (plus de 600 à ce jour) qui a donné lieu à la labellisation French Tech fin 2014.
Concernant la gouvernance, l’Assemblée Générale Extraordinaire de Digital Grenoble réunie le 23 septembre a approuvé à l’unanimité le principe d’une transformation de l’association en Société Coopérative d’Intérêt Collectif. La mise en place d’une SCIC, que je qualifierais de statut intermédiaire entre une association et une société classique, confère à la structure deux dimensions intéressantes à mes yeux :
- une dimension collective et non lucrative : associer tous les acteurs du numériques (startups, PME, grands groupes, cluster, mais aussi collectivités, etc.) autour d’un projet au service des entreprises, des emplois et du développement du territoire ;
- une dimension entrepreneuriale : faire vivre un modèle économique pérenne, construit autour d’offres dédiées où les subventions publiques ne sont là que pour faciliter le lancement et où la gouvernance est portée par les entrepreneurs.
Après cette forte mobilisation initiale, l’enjeu de Digital Grenoble est aujourd’hui de passer à la phase opérationnelle : mettre en place des actions concrètes pour promouvoir l’éclosion de start-up numériques, pour faire grossir les PME du secteur et pour accompagner les entreprises traditionnelles dans leur transformation numérique. Un vrai défi à relever, pour concilier un projet collectif qui va au-delà des positions et intérêts individuels, et un projet d’entreprise en soi pour créer des services répondant aux besoins des entrepreneurs. Et tout cela, je l’espère, pour développer des entreprises innovantes et pérennes, dont la revente ne serait pas leur seule finalité…