Nous y voilà ! Euroblech, le plus grand salon au monde dans le secteur de la tôlerie qui se tient dans quelques jours à Hanovre, sera l’occasion pour Alma de lancer mondialement son nouveau logiciel de FAO almaCAM pour la découpe et la tôlerie. Un sacré chemin parcouru depuis les premières idées qui ont initié ce projet ! Retour sur les principaux challenges que nous avons dû relever pour arriver à sortir ce nouveau produit.
En 2010, sur fond de maturité de nos logiciels de tôlerie, nous décidions de réécrire l’outil de gestion des données associés à nos applications de FAO. Son langage était obsolète, et nous avions besoin d’y apporter des améliorations significatives en terme de performance de calcul et de traitement des données, d’intégration des modules FAO, de « sécurité » du processus de programmation des machines, et de traçabilité des actions de l’utilisateur. A ce premier cahier des charges, on ajouta rapidement des objectifs plus ambitieux : intégrer une approche plus structurée et collaborative dans le workflow du logiciel, faciliter l’automatisation, concevoir une véritable plateforme ouverte permettant se connecter à des applications externes ou d’en développer de nouvelles, liées à la gestion de données de production (ceci est à la fois une exigence importante pour un outil de FAO et une possibilité offerte aux distributeurs, voire aux clients, de personnaliser le logiciel).
almaCAM (le nom commercial du produit adopté par la suite), c’était décidé, serait la nouvelle génération de logiciels Alma, tout à la fois plateforme de développement et gamme intégrée de produits applicatifs.
A partir de là, il n’y « avait plus qu’à… » Plus qu’à, en effet, avancer entre de multiples questionnements et challenges techniques, économiques et commerciaux ! Au-delà des questions « de fond » (faire les bons choix techniques, se doter de ressources suffisantes en développement tout en étant capables d’assurer l’évolution et la maintenance des produits existants, arriver à mobiliser les équipes dans la durée, et bien entendu, valider que notre produit serait rentable à terme), nous avons été confrontés à plusieurs difficultés propres.
D’abord, puisqu’almaCAM est très lié à la gestion, nous avons dû nous intéresser à d’autres domaines de l’informatique (gestion des données, des documents et des processus notamment), qui dépassent la CFAO pure, d’où la nécessité pour nous d’acquérir de nouvelles compétences (même si elles sont largement présentes dans une autre équipe d’Alma).
Ensuite, cela parait évident mais il s’agissait de concevoir un produit qui représente une vraie valeur ajoutée pour les clients. Au-delà du cahier des charges initial, l’importance du prototypage et de l’inclusion des clients/distributeurs s’est imposée. Il a fallu aussi arriver à dépasser les comparaisons avec l’ancienne version, sur des points parfois anodins, prendre du recul et se donner suffisamment d’ambition pour être en rupture…
Tout cela prend beaucoup de temps, d’autant qu’en développant une nouvelle version d’un logiciel, on est tenté de vouloir tout réécrire. Il faut savoir se limiter à ce qui est essentiel pour le marché, trouver un compromis entre « maintenabilité » et réponse à de vrais besoins. De plus, le produit actuel répond à d’innombrables besoins fonctionnels et il faut arriver à prioriser les développements ou planifier l’inclusion de fonctionnalités dans les futures versions.
Pour nous qui livrons un logiciel en six ou sept langues, la gestion de l’international est essentielle aussi. Il a fallu tout prévoir dès le départ (traductions, aide en ligne, etc.) en excluant tout droit à l’erreur sur l’industrialisation du logiciel.
Notre conclusion ? Le développement d’un logiciel est un processus forcément itératif et à rebonds. On ne développe pas un logiciel comme on conçoit et construit une maison. Il est normal de repousser la sortie d’un nouveau produit s’il n’est pas suffisamment prêt (ou pas suffisamment bon), même si cela occasionne des retards parfois importants sur les plannings initiaux ! C’est ce qui s’est passé pour almaCAM : après avoir présenté début 2013 aux distributeurs une version pas assez intégrée et d’une utilisabilité trop moyenne, nous avons décidé de mettre la barre plus haut. Bon choix, puisque le produit que nous lançons aujourd’hui a reçu un accueil enthousiaste des distributeurs.
Nous venons de passer cette étape, mais d’autres challenges démarrent : trouver des clients qui accepteront de tester le nouveau logiciel tout en s’impliquant suffisamment en production, affiner notre discours marketing et notre offre, former nos distributeurs au produit et leur apprendre à vendre sa valeur ajoutée en oubliant leurs anciens repères, organiser la communication post-lancement… Bref, le lot commun de l’éditeur de logiciels !
Et vous ? Avez-vous du mal avec une refonte de produit en ce moment ? Est-ce que vous aussi vous avez dû apprendre à faire face à vos frustrations et à accepter les contre-temps ? Partage d’expérience apprécié !
2 réponses
Bel article qui résume bien l’esprit Alma : ne pas se reposer sur l’acquis, mais rechercher des solutions originales. Le confort ne fait pas partie de son ADN.
Nous avons connu une aventure similaire récemment quand nous avons décidé de revoir la maquette de Métal Industries : s’agissait-il simplement de changer les apparences ou devions nous en profiter pour aller plus loin dans notre réflexion ?
Pour illustrer notre choix de la deuxième solution, je vais m’appuyer sur la première de couverture. Depuis l’origine, celle-ci était divisée en trois partie : le logo, puis l’annonce des articles et, sur la moitié de la surface, une publicité classique. Tout le monde s’y était habitué et personne ne nous avait reproché ce choix.
Pourtant, nous avons voulu trouver une solution qui donne une place plus importante à l’annonce du contenu dès la couverture tout en conservant une bonne visibilité à l’annonceur de la couverture. Le pari était risqué.
Après de multiples réunions à ce sujet, nous avons décidé de conserver une publicité sur la couverture au format carte de visite et de compenser la perte de surface pour l’annonceur par une pleine page intérieure. La carte de visite en couverture est mise en valeur par un environnement rédactionnel et visuel de qualité dont elle se détache parfaitement.
Nous manquons encore de recul pour dresser un bilan définitif de l’opération mais nous avons constaté que nos clients ont été intéressés par cette opportunité, comme nous le confirment déjà les commandes enregistrées.
Merci Arnaud pour ce retour. De notre côté nous suivons avec intérêt les évolutions de la revue Métal Industries, un support incontournable dans le monde de la tôlerie !
Les commentaires sont fermés.