Il y 80 ans (et quelques jours) naissait Georges Perec. C’est sur proposition d’Alma que la rue où nous nous sommes installés en 1994 a reçu son nom...
Cet écrivain de grand talent fut un membre particulièrement actif de l’OULIPO : l’ouvroir de littérature potentielle (http://oulipo.net/). L’oulipo est selon Wikipédia un groupe international de littéraires et de mathématiciens se définissant comme des « rats qui construisent eux-mêmes le labyrinthe dont ils se proposent de sortir. »
Les livres les plus connus de Georges Perec sont sans doute « La vie, mode d’emploi » et « La disparition ». Dans le premier, entre autres contraintes, on se déplace par saut de cavalier dans un échiquier 10×10 sans jamais repasser par la même case. Dans le second, la lettre e n’est pas employée au cours de ce roman de plus de 200 pages. N’hésitant devant aucune difficulté, Georges Perec va dans ce livre jusqu’à réécrire de célèbres poèmes. Voici par exemple, la première strophe de la réécriture de « Recueillement » de Baudelaire * :
Sois soumis, mon chagrin, puis dans ton coin sois sourd.
Tu la voulais la nuit, la voilà, la voici :
Un air tout obscurci a chu sur nos faubourgs,
Ici portant la paix, là-bas donnant souci.
En hommage, nous nous sommes aussi essayés au lipogramme en e :
Il y a huit fois dix ans naissait GP un scriptor original qui donna son nom au coin où nous bossons. Dans « La disparition » la privation d’un quasi-rond contraint par un pari fou à moult combinaisons, à maints tours mais jamais GP n’arracha au discours joyaux plus purs, diamants plus brillants. Au pivot du manuscrit, un mot jamais dit, un son manquant, « un rond pas tout à fait clos finissant par un trait horizontal » produit un subtil plaisir.
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intéressant article
bravo
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