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Le blog d’une Scop d’informatique qui trace sa route entre réussite économique et valeurs coopératives.

Démocratie en entreprise, le préalable à une économie juste et durable

Laurence Ruffin à la session 4 de la CEC Alpes et Bassin Lyonnais 2024 – Crédit photo Stéphane Rey
Les salariés consacrent une part significative de leur vie à leur entreprise, contribuant directement à la création de richesse. Pour autant, leur pouvoir de décision y est presque inexistant. La démocratie en entreprise est un impensé en France, alors qu’elle apporte des bienfaits à tous les niveaux : épanouissement individuel au travail, performance économique et durabilité de l’entreprise, préoccupation écologique accrue… 

Avec ce « Petit manuel de partage du pouvoir dans l'entreprise » qui vient de paraitre à la Fondation Jean Jaurès, fruit d’un travail d’analyse porté par Le Mouvement coopératif, Laurence Ruffin, PDG d’Alma et vice-présidente de la CG Scop, démontre les bienfaits de la démocratie en entreprise, explique comment la mettre en œuvre et la faire vivre au quotidien, et plus largement en quoi elle favorise la vitalité démocratique dans la Cité.

Petit manuel de partage du pouvoir dans l’entreprise – www.jean-jaures.org

Chez Alma, pratiquer et expérimenter

Ce travail s’alimente largement de l’expérience d’Alma et de nos pratiques démocratiques et participatives : « citoyenneté almatienne » proposée après un an de présence aux salarié·es (accès au sociétariat s’apparentant au « droit du sol »),  organisation décentralisée visant à rapprocher les personnes des décisions au sein de nos « scopettes », apprentissage de la prise de décision collective et de la co-construction autour de débats précédant le vote, liberté d’expression et transparence de l’information, participation de tous les membres d’une équipe au processus de recrutement et d’intégration, formation coopérative, lieux d’échange formels ou informels tels que nos commissions ou l’« Alma café » favorisant l’expression et la participation active des « Almatien·nes…

Sébastien A., chez Alma depuis 6 ans, y témoigne également : « J’ai maintenant conscience que c’est la construction de la décision qui est le plus important et le vote, c’est juste l’étape finale de validation… C’est très facile en Scop de s’approprier des sujets, on est encouragés à faire du transversal, le pas à franchir est peut-être moins important que dans la société. »

La question de la démocratie en entreprise est d’ailleurs au cœur du concept de « citoyenneté économique » forgé au sein du Mouvement coopératif et dans lequel s’inscrit la vision d’entreprise d’Alma, articulée autour de 4 piliers : gouvernance démocratique ; épanouissement et émancipation des salariés ; répartition de la valeur créée et pérennité de l’entreprise ; contribution citoyenne, sociale et environnementale. Les indicateurs de performance, pour l’essentiel extra-financiers, que nous avons mis en place en 2020 contribuent à rendre visible cette approche multi-dimensionnelle de la « performance » d’une entreprise et à en faire un moteur d’amélioration interne.  

Faire infuser la gouvernance démocratique dans toute l’économie

Ce thème de la démocratie en entreprise résonne dans toutes les sphères de l’économie. Ainsi en écho à ce « petit manuel », Laurence Ruffin est intervenue à plusieurs reprises ces dernières semaines pour témoigner de l’importance de cet enjeu à un moment où la France connaît une crise du travail singulière en Europe.

Au forum « La France qui essaie » au Conseil économique social et environnemental (CESE) le 18 novembre, elle a témoigné dans une table ronde animée par Timothée Duverger de la manière dont la démocratie peut se déployer au sein de l’entreprise, en s’appuyant sur les pratiques d’Alma. 

Lors de la session 4 du parcours « Alpes » et « Bassin Lyonnais » de la Convention des Entreprises pour le Climat (CEC) le 21 novembre à Annecy (photo en une), elle a notamment mis en évidence le lien entre la gouvernance démocratique et une plus grande intégration des préoccupations écologiques dans les activités de l’entreprise, en favorisant des choix stratégiques orientés vers l’intérêt général et les temps de délibération et de participation des salarié·es aux décisions. Ainsi chez Alma 85 % des salarié·es considèrent les critères environnementaux comme prioritaires ou au même niveau que les critères économiques dans les décisions de l’entreprise.

Et aux 9èmes Journées de l’économie autrement organisées par Alternatives économiques, elle participait le 30 novembre à la table ronde « Changer d’entreprise pour changer de monde, quelques pistes prometteuses ». Elle y a notamment souligné que le partage du pouvoir et des décisions entreprise était un levier de changement essentiel et un préalable à une économie juste et durable, au service du bien commun.

Photo en une : Laurence Ruffin lors de la session 4 de la CEC Alpes et Bassin Lyonnais 2024 – Crédit photo Stéphane Rey


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